Rouler en 504 CC injection

Dans cet article, nous vous proposons de procéder à un montage assez simple, accessible à tout amateur soigneux, destiné à grandement améliorer l'allumage de la 504 injection, avec un minimum de modifications de l'origine.

En préambule, il faut bien entendu disposer d'un allumage conventionnel très bien réglé, et en parfait état de marche, ce qui est un minimum dans tous les cas

Pour un meilleur résultat, il sera donc bon de régler soigneusement son point d'avance et son angle de came (bien que cette valeur devienne un peu moins prépondérante avec un allumage transistorisé qu'avec un allumage conventionnel).

En aucun cas, ce montage ne permettra de gommer les défauts d'un allumage défaillant.

 Egalement, on en profitera pour changer le rupteur, neuf, ainsi que le rotor et la tête d'allumeur.

PHASE I:

1° étape :

Se procurer, dans une casse automobile, un boitier CARTIER ou VALEO de référence 02346.

Ces boîtiers se trouvent sur les Renault Supercinq essence (pas les Diesel, hein !) ainsi que sur les tous premiers modèles de Clio, à coté de la bobine d'allumage.

Le coût de cette pièce en occasion est très modique, de 5 à 10 euros environ, certains casseurs en faisant même parfois cadeau !

Il est très recommandé  d'en prendre un 2° en secours en cas de panne, vu le prix.

Personnellement, j'en ai acquis à respectivement 0, 3 et 10 euros.

Le boîtier peut se fixer facilement sur le coté droit sous le capot.

2° étape :  

On va se constituer un joli faisceau adapté à notre 504.

J'ai réalisé des adaptations avec la prise d'origine, charcutée pour la recâbler mais c'est bien du travail et il vaut mieux partir sur une refabrication intégrale du faisceau.

(Reconnaissons toutefois qu'avec la prise d'origine, le changement de boitier ne prendra que quelques secondes).

Prendre du fil de 1mm2 qui conviendra très bien vu les faibles intensités en jeu (2A maxi mesurés).

On peut souder les fils directement en sortie des cosses, mais on ne pourra pas changer rapidement son boitier en cas de panne, il vaut donc bien mieux utiliser des fiches Fast-On adaptées aux petites broches en sortie de boîtier.

Faire un montage très soigné, avec soudure à l'étain + sertissage des fiches aux fils pour un contact de qualité, et prévoir un petit capuchon caoutchouc (embout de fil H.T. sur tête de delco utilisé ici) pour protéger la sortie des fils ainsi que des gaines souplisseau.

Bref, faites quelque chose de propre qui ne jurera pas sous le capot et garantira une bonne marche sans faux contacts intempestifs.

Borne 1 : borne – ou rup de la bobine

Borne 2 : borne + ou bat de la bobine

Borne 3 : vers l'allumeur, borne du rupteur.

Borne 4 : masse du véhicule (par exemple, à la vis de fixation du boîtier).

Les bornes sont repérées par gravure dans le plastique du corps inférieur, impossible de se tromper.

Il faut impérativement respecter ce câblage sous peine de destruction immédiate de l'électronique.

3° étape :

Une fois le nouveau faisceau proprement réalisé, et protégé par des gaines adéquates, il suffit de fixer le boitier et de brancher, cela doit fonctionner du premier coup de clé !

Voir le schéma joint avant/après pour la compréhension du branchement:

NE PAS OUBLIER DE DEBRANCHER LE CONDENSATEUR: il est désormais devenu inutile et une mise en court circuit de celui-ci provoquerait une panne d'allumage imprévue et difficile à diagnostiquer.

Avantages :

-Coût symbolique

-totale réversibilité (prévoir des fiches adaptées entre bornes 1 et 3, par exemple des « fast on ») en quelques secondes en cas de panne.

- quasiment plus d'usure du rupteur

- meilleur ralenti (étincelle de meilleure qualité, en particulier à bas et haut régime)

- moteur plus souple et puissant

- meilleurs démarrages à chaud

- pas de kit à monter, de boitier à adapter, ici tout est prêt pour un usage automobile avec un boitier métallique et des composants tropicalisés.

- possibilité de monter une bobine plus puissante, spéciale « allumage transistorisé » qui procurera un gain d'environ 10 000 V en H.T.

- moindre consommation, etc…

Bref, cet allumage transistorisé n'est certainement pas une merveille de technologie, mais le résultat est surprenant d'efficacité, et son montage prendra une petite paire d'heures tout au plus.

Bon bricolage à tous…

PhaseII:

Allons un peu plus loin dans l'amélioration, en supprimant la réversibilité du montage.

Dans la chaine d'allumage, un seul élément "fabrique" la H.T., la bobine.

Nous avons réalisé un montage qui permet désormais l'utilisation de bobines dites "électroniques", c'est à dire adaptées à ce type d'allumage. En allumage conventionnel, le courant circulant dans le circuit primaire est limité par le rupteur. Ici, c'est un transistor qui pilote ce courant pouvant désormais être d'intensité supérieure. On peut alors utiliser une bobine spécifique permettant d'élever la valeur de la H.T. d'environ + 10 000 volts, avec grand bénéfice pour la qualité de l'allumage.

Bien évidemment, il ne faut surtout pas revenir à un allumage conventionnel rupteur/condensateur avec une bobine de ce type: le rupteur serait "grillé" au bout de quelques instants de fonctionnement.